mercredi 27 février 2013

Réforme du rythme scolaire: 1er billet

Ce matin j’ai lu ça :

http://www.education.gouv.fr/cid66696/la-reforme-des-rythmes-a-l-ecole-primaire.html

Dans le FOCUS « Une école française  en difficulté selon les classements internationaux » il est mis en avant que les écoliers français manquent de confiance en eux. C’est marqué en toutes lettres : ‘Enfin, les écoliers français souffrent plus que leurs camarades européens d’un manque de confiance en eux.’

En sortant cette phrase légèrement de son contexte, je voudrais mettre le doigt sur ce que je pense être le problème des petits français par rapport à leur manque de confiance en eux. Il est vrai que l’on parle ici d’un manque de confiance en soi dans le cadre des performances scolaire. Mais le problème est plus profond que cela. Et je ne pense pas qu’il faille mettre cela uniquement sur le dos du rythme scolaire. J’ai constaté que nos enfants chéris ne sont pas aussi indépendants que d’autres petits européens peuvent l’être. La confiance en soi pour avoir des résultats scolaires plus performance se construit d’abord par la confiance en soi dans sa globalité. Il ne faut pas se voiler la face. Nos enfants grandissent dans des cadres de vies très réglementés et plein d’interdictions. Ils ne peuvent pas s’exprimer librement dans la cour de l’école, ils n’ont pas d’espace d’expression libre pendant les fêtes de fin d’années. La place à l’individualité est effacée et presque interdite. Il faut faire comme le moule l’impose.

Prenons comme premier exemple les cours de récréation. Les enfants sont privés de toute sorte de jeu sous prétexte qu’ils soient dangereux. Ils ne peuvent pas jouer à la craie parce que cela salit le sol !!! Il ne faut pas jouer aux billes, parce qu’on peut les avaler et s’étouffer, on ne peut pas sauter à la corde à sauter parce qu’on peut blesser quelqu’un avec un coup de manche de corde. On ne peut pas jouer au ballon parce qu’on peut casser un carreau,… la liste est longue. Chers parents qui lisez cet article, je suis d’accord avec vous, peut-être que ces interdits ne sont pas valables pour l’école de votre enfant, mais sachez que pour d’autres écoliers ces interdits existent et dans d’autres établissement il y en a même plus ! Leur seul cadre de jeu sont les murs de la cours et les bancs sur lesquels les punis viennent s’asseoir aux cotés des professeurs surveillants !

Si l’on fait la comparaison des écoles, de leur encadrement pédagogique et des structures qui accueillent les enfants je voudrais vous soumettre quelques photos de cours de récréations d’écoles primaires dans d’autres pays Européens dans lesquelles les enfants ont le droit de jouer et de s’amuser librement sur des structures de jeux installées dans le but que l’enfant développe d’autres capacités que celles d’être un bon élève en classe : la motricité, le respect de l’autre (chacun son tour, on ne pousse pas etc…), l’appréhension du danger, la vie en collectivé, etc.….
 





 *crédit photo google

Dans ces cours de récréation les enfants s’amusent vraiment. Ils ne sont pas surexcités, ne se battent pas beaucoup, ne nécessitent pas qu’on les recadre sans cesse. Alors je ne noirci pas les tableaux français ici, mais il est vrai, essayez de me contredire, que les enfants chez nous n’ont pas vraiment de gaieté dans leurs cours… La culture de chez nous fait aussi que, bien trop souvent, les professeurs ne vont pas se défouler avec les enfants. Ils s’assoient sur les bancs et « surveillent » et « punissent »…. Dans ces écoles ou l’on propose des structures aux enfants, les professeurs participent plus souvent aux activités de « relâche ». Ce faisant une autre sorte de contact s’installe entre les enseignants et les élèves. Il se crée une proximité complice qui adoucit le contact, la confiance et donc par déduction logique, l’écoute, l’intérêt et la compréhension en classe. L’autorité s’installe de manière douce et rassurante parce que le corps enseignant accepte de se mettre au niveau de l’enfant dans des situations d’éducation informelle. Il arrive aussi à ces professeurs de bien vouloir inverser les rôles dans le jeu : dans la cours de récréation, dans la mesure de l’acceptable, ce sont les enfants qui dictent les règles de conduite et imposent des règles de jeux aux professeurs…. Je n’ai jamais vu cela en France. Toutes ces chosent créent un couloir de communication beaucoup plus vaste et fructueux.

Je déplore ici que dans la réforme des rythmes scolaire le domaine d’étude ne se fasse que sur un aspect de l’école française. Pourquoi ne pas tout mettre à plat ? Si l’on donne dans la comparaison, pourquoi ne pas comparer comment l’école fonctionne dans sa globalité.

Prenez comme deuxième exemple la valorisation individuelle en vue de consolider la confiance ne soi. Les écoliers français ne sont pas valorisés dans leurs acquis en fin d’année autrement que par un classement et un passage en classe supérieure. Il est regrettable que les enfants ne soient pas mis en avant de manière individuelle pendant les fêtes de fin d’année par exemple. Ces fêtes sont en général une manière dictatoriale de présenter l’acquisition globale du programme scolaire aux parents. Les fêtes de fin d’année durent donc trop souvent, trop longtemps. Les enfants participent par classe. Les parents de tous les enfants de l’école sont là, assis devant le podium mal sonorisé et attendent des heures lassés de regarder les enfants des autres pour enfin pouvoir dégainer leur caméscope au moment T du passage de leur bambin. C’est limite désolant parce que c’est tous les ans la même chose. Il serait tellement plus fun de laisser les enfants libres de leurs choix. Mettre en avant les enfants qui veulent faire quelque chose seul : leur faire confiance. Les laisser monter sur scène avec quelque chose qu’ils aient préparé eux même parce qu’ils sont fiers d’eux et ils veulent que tout le monde les admire. C’est ca aussi le kif d’un môme non ? Est-ce que vos enfants ne vous font pas des pestacles de magie, danse, défilés de mode etc,… à la maison ? Et bien ils devraient pouvoir le faire à l’école aussi. Les petits musiciens en solo ou en petits groupes… les danseuses ensemble… Créer une plage horaire dans le rythme scolaire pour l’expression individuelle. Pour les plus timides et moins artistiques leur apprendre ce qui les intéresse et si cela n’est pas présentable sur scène les mettre en avant dans une exposition. La distribution de diplômes en fin d’année est motivante aussi. Il ne s’agit pas de féliciter les enfants sur leurs performances scolaires mais leurs aptitudes sociales et personnelles : l’enfant le plus sportif, l’enfant le plus rigolo, l’enfant le plus malin, l’enfant le plus serviable etc… et remettre un prix à chacun. De cette manière les redoublants ne finissent pas l’année sur un échec total mais se sentent aussi valorisés dans les domaines dans lesquels ils sont quand même bon ! Car un enfant redoublant ne peut pas seulement avoir été en situation d’échec. Peut être que cette année là, il aura réussi à lasser ses souliers tout seul. Il faut le valoriser pour cela aussi et même devant tout le monde ! Quelle leçon de confiance en soit on pourrait donner à nos bambins dans ces cas là.

Il faudrait aussi que le cadre enseignant accepte de se mettre en scène. De participer. C’est aussi leur fête de fin d’année. Ils peuvent se mettre au même niveau que les élèves et leurs préparer des surprises, des sketches, des chants etc.… les professeurs sont ceux qui font vibrer les cœurs de nos enfants. Et trop souvent on entend les enfants sortir de l’école en disant : ‘J’espère que l’année prochaine je n’aurais pas Madame Dutreuil ! Elle est trop méchante, elle crie trop !’ Rendez-vous compte ! L’enfant se projette alors déjà dans le négatif ! Et freine à l’avance son élan d’expression personnelle de peur d’être réprimandé.  
 



*crédit photo google

Voilà mes premières réflexions sur la réforme du rythme scolaire. Je reviendrais sur ces sujets et d’autres dans quelques jours. C’est un sujet qui mérite d’être tellement plus approfondi et étudié dans sa globalité. De plus il est devenu impératif, le mouvement de la blogosphère va nous l’imposer dans quelques temps, de regarder notre cadre de vie dans une optique beaucoup plus large que celle de l’école. Il va falloir vraiment réfléchir au niveau gouvernemental à changer des choses qui en valent vraiment le coup et qui auront l’effet recherché par cette reforme de rythme scolaire. Les enfants sont des enfants pas uniquement par leur âge… mais aussi par leurs parents. Les parents en France doivent aussi pouvoir jouer ce rôle. Et dans notre société où il faut toujours travailler plus sans jamais vouloir s’arrêter, le rôle du parent en est presque oublié. Et si il ne l’est pas il est limité à celui de la mère. Alors allez-y chers politiciens, continuez vos comparatifs, et regardez comment les pays nordiques pour ne citer qu’eux proposent aux parents de l’être dans les pénaliser dans leurs situation professionnelle. Nous avons encore beaucoup à apprendre des autres pays qui nous entourent.

Ceci étant dit : bonnes vacances d’hiver à tout le monde.

 

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