http://www.education.gouv.fr/cid66696/la-reforme-des-rythmes-a-l-ecole-primaire.html
Dans le FOCUS « Une école française en difficulté selon les classements internationaux » il est mis en avant que les écoliers français manquent de confiance en eux. C’est marqué en toutes lettres : ‘Enfin, les écoliers français souffrent plus que leurs camarades européens d’un manque de confiance en eux.’
En sortant cette phrase légèrement de son contexte, je
voudrais mettre le doigt sur ce que je pense être le problème des petits
français par rapport à leur manque de confiance en eux. Il est vrai que l’on
parle ici d’un manque de confiance en soi dans le cadre des performances
scolaire. Mais le problème est plus profond que cela. Et je ne pense pas qu’il
faille mettre cela uniquement sur le dos du rythme scolaire. J’ai constaté que
nos enfants chéris ne sont pas aussi indépendants que d’autres petits européens
peuvent l’être. La confiance en soi pour avoir des résultats scolaires plus
performance se construit d’abord par la confiance en soi dans sa globalité. Il
ne faut pas se voiler la face. Nos enfants grandissent dans des cadres de vies
très réglementés et plein d’interdictions. Ils ne peuvent pas s’exprimer
librement dans la cour de l’école, ils n’ont pas d’espace d’expression libre
pendant les fêtes de fin d’années. La place à l’individualité est effacée et
presque interdite. Il faut faire comme le moule l’impose.
Prenons comme premier exemple les cours de récréation. Les
enfants sont privés de toute sorte de jeu sous prétexte qu’ils soient
dangereux. Ils ne peuvent pas jouer à la craie parce que cela salit le
sol !!! Il ne faut pas jouer aux billes, parce qu’on peut les avaler et
s’étouffer, on ne peut pas sauter à la corde à sauter parce qu’on peut blesser
quelqu’un avec un coup de manche de corde. On ne peut pas jouer au ballon parce
qu’on peut casser un carreau,… la liste est longue. Chers parents qui lisez cet
article, je suis d’accord avec vous, peut-être que ces interdits ne sont pas
valables pour l’école de votre enfant, mais sachez que pour d’autres écoliers
ces interdits existent et dans d’autres établissement il y en a même
plus ! Leur seul cadre de jeu sont les murs de la cours et les bancs sur
lesquels les punis viennent s’asseoir aux cotés des professeurs
surveillants !
Si l’on fait la comparaison des écoles, de leur encadrement
pédagogique et des structures qui accueillent les enfants je voudrais vous
soumettre quelques photos de cours de récréations d’écoles primaires dans
d’autres pays Européens dans lesquelles les enfants ont le droit de jouer et de
s’amuser librement sur des structures de jeux installées dans le but que
l’enfant développe d’autres capacités que celles d’être un bon élève en
classe : la motricité, le respect de l’autre (chacun son tour, on ne
pousse pas etc…), l’appréhension du danger, la vie en collectivé, etc.….
Dans ces cours de récréation les enfants s’amusent vraiment.
Ils ne sont pas surexcités, ne se battent pas beaucoup, ne nécessitent pas
qu’on les recadre sans cesse. Alors je ne noirci pas les tableaux français ici,
mais il est vrai, essayez de me contredire, que les enfants chez nous n’ont pas
vraiment de gaieté dans leurs cours… La culture de chez nous fait aussi que,
bien trop souvent, les professeurs ne vont pas se défouler avec les enfants.
Ils s’assoient sur les bancs et « surveillent » et « punissent »….
Dans ces écoles ou l’on propose des structures aux enfants, les professeurs
participent plus souvent aux activités de « relâche ». Ce faisant une
autre sorte de contact s’installe entre les enseignants et les élèves. Il se
crée une proximité complice qui adoucit le contact, la confiance et donc par
déduction logique, l’écoute, l’intérêt et la compréhension en classe.
L’autorité s’installe de manière douce et rassurante parce que le corps
enseignant accepte de se mettre au niveau de l’enfant dans des situations
d’éducation informelle. Il arrive aussi à ces professeurs de bien vouloir
inverser les rôles dans le jeu : dans la cours de récréation, dans la
mesure de l’acceptable, ce sont les enfants qui dictent les règles de
conduite et imposent des règles de jeux aux professeurs…. Je n’ai jamais
vu cela en France. Toutes ces chosent créent un couloir de communication
beaucoup plus vaste et fructueux.
Je déplore ici que dans la réforme des rythmes scolaire le
domaine d’étude ne se fasse que sur un aspect de l’école française. Pourquoi ne
pas tout mettre à plat ? Si l’on donne dans la comparaison, pourquoi ne
pas comparer comment l’école fonctionne dans sa globalité.
Prenez comme deuxième exemple la valorisation individuelle
en vue de consolider la confiance ne soi. Les écoliers français ne sont pas
valorisés dans leurs acquis en fin d’année autrement que par un classement et
un passage en classe supérieure. Il est regrettable que les enfants ne soient
pas mis en avant de manière individuelle pendant les fêtes de fin d’année par
exemple. Ces fêtes sont en général une manière dictatoriale de présenter l’acquisition
globale du programme scolaire aux parents. Les fêtes de fin d’année durent donc
trop souvent, trop longtemps. Les enfants participent par classe. Les parents
de tous les enfants de l’école sont là, assis devant le podium mal sonorisé et
attendent des heures lassés de regarder les enfants des autres pour enfin
pouvoir dégainer leur caméscope au moment T du passage de leur bambin. C’est
limite désolant parce que c’est tous les ans la même chose. Il serait tellement
plus fun de laisser les enfants libres de leurs choix. Mettre en avant les
enfants qui veulent faire quelque chose seul : leur faire confiance. Les
laisser monter sur scène avec quelque chose qu’ils aient préparé eux même parce
qu’ils sont fiers d’eux et ils veulent que tout le monde les admire. C’est ca
aussi le kif d’un môme non ? Est-ce que vos enfants ne vous font pas des
pestacles de magie, danse, défilés de mode etc,… à la maison ? Et bien ils
devraient pouvoir le faire à l’école aussi. Les petits musiciens en solo ou en
petits groupes… les danseuses ensemble… Créer une plage horaire dans le rythme
scolaire pour l’expression individuelle. Pour les plus timides et moins
artistiques leur apprendre ce qui les intéresse et si cela n’est pas
présentable sur scène les mettre en avant dans une exposition. La distribution
de diplômes en fin d’année est motivante aussi. Il ne s’agit pas de féliciter
les enfants sur leurs performances scolaires mais leurs aptitudes sociales et
personnelles : l’enfant le plus sportif, l’enfant le plus rigolo, l’enfant
le plus malin, l’enfant le plus serviable etc… et remettre un prix à chacun. De
cette manière les redoublants ne finissent pas l’année sur un échec total mais
se sentent aussi valorisés dans les domaines dans lesquels ils sont quand même
bon ! Car un enfant redoublant ne peut pas seulement avoir été en
situation d’échec. Peut être que cette année là, il aura réussi à lasser ses
souliers tout seul. Il faut le valoriser pour cela aussi et même devant tout le
monde ! Quelle leçon de confiance en soit on pourrait donner à nos bambins
dans ces cas là.
Il faudrait aussi que le cadre enseignant accepte de se
mettre en scène. De participer. C’est aussi leur fête de fin d’année. Ils
peuvent se mettre au même niveau que les élèves et leurs préparer des
surprises, des sketches, des chants etc.… les professeurs sont ceux qui font
vibrer les cœurs de nos enfants. Et trop souvent on entend les enfants sortir
de l’école en disant : ‘J’espère que l’année prochaine je n’aurais pas
Madame Dutreuil ! Elle est trop méchante, elle crie trop !’
Rendez-vous compte ! L’enfant se projette alors déjà dans le
négatif ! Et freine à l’avance son élan d’expression personnelle de peur
d’être réprimandé.
Voilà mes premières réflexions sur la réforme du rythme scolaire.
Je reviendrais sur ces sujets et d’autres dans quelques jours. C’est un sujet
qui mérite d’être tellement plus approfondi et étudié dans sa globalité. De
plus il est devenu impératif, le mouvement de la blogosphère va nous l’imposer
dans quelques temps, de regarder notre cadre de vie dans une optique beaucoup
plus large que celle de l’école. Il va falloir vraiment réfléchir au niveau
gouvernemental à changer des choses qui en valent vraiment le coup et qui
auront l’effet recherché par cette reforme de rythme scolaire. Les enfants sont
des enfants pas uniquement par leur âge… mais aussi par leurs parents. Les
parents en France doivent aussi pouvoir jouer ce rôle. Et dans notre société où
il faut toujours travailler plus sans jamais vouloir s’arrêter, le rôle du
parent en est presque oublié. Et si il ne l’est pas il est limité à celui de la
mère. Alors allez-y chers politiciens, continuez vos comparatifs, et regardez
comment les pays nordiques pour ne citer qu’eux proposent aux parents de l’être
dans les pénaliser dans leurs situation professionnelle. Nous avons encore
beaucoup à apprendre des autres pays qui nous entourent.
Ceci étant dit : bonnes vacances d’hiver à tout le
monde.